Méthodes agiles VS méthodes prédictives

Démarche Agile

Imaginions qu’une société de coursiers vous confie un projet : construire un véhicule de livraison.

La société est en phase de développement et son positionnement n’est pas clairement défini : courrier, petits colis, etc.

Pour l’instant, l’entreprise répond à presque toutes les demandes clients et son marché se concentre dans son agglomération.

Elle ambitionne de s’étendre à tout le département dans un avenir plus ou moins proche.

En résumé, c’est une startup. On ne dispose pas encore assez de lisibilité sur sa pérennité et son budget est très serré.

Nous nous lancerons donc dans une démarche agile pour la réalisation de ce véhicule.
On va vite construire un produit le plus adapté possible à son besoin : un vélo.
En intégrant quelques coursiers dans l’équipe projet, on adapte le produit : porte bagages, pneus increvables, etc.

Pendant le développement produit, la société acquière de nouveaux clients à la périphérie de l’agglomération.
La région est montagneuse, les villes sont éparpillées dans le département… livrer à la seule force des mollets ne sera pas suffisant.

On ajoute donc un moteur. Mais le cadre du vélo n’est plus adapté, on revoit le concept et finalement, on livre une moto.

En étudiant en amont la stratégie de l’entreprise, le contexte et l’environnement, la démarche la plus adaptée dans ce contexte changeant a été choisie.

Démarche prédictive

Reprenons notre exemple de société de coursiers.
Idem, une petite société en phase de développement.

Mais cette fois ci la stratégie de celle ci est clairement identifiée :
Se positionner sur une niche non exploitée par ces concurrents, en l’occurrence la livraison de colis de plus de 100kg aux dimensions inférieurs à 1m x 1m x 1m, sur l’ensemble du département (région montagneuse, villes éparpillées).

On partira sur un mode projet prédictif en s’appuyant sur IPMA, PMI ou Prince 2 et non sur de l’agile comme Scrum.
Ici le développement en mode agile ne s’impose pas du tout. Elle pourrait même être contre productive (si on part du vélo et qu’on arrive à une camionnette par différentes itérations, le budget risque d’être conséquent).

Il nous faut des camionnettes permettant le transport de lourdes charges avec un système de chargement et de déchargement pratique.

Le besoin est clairement identifié.

En conclusion

Je le conçois, les deux exemples sont bateau et il aurait matière à discussion sur la méthode… ou même sur les exemples (désolé, j’ai pas trouvé mieux).
Là n’est pas la question, il s’agit simplement de prendre deux cas pour illustrer mon propos.

Je vois trop souvent, et de plus en plus, d’articles de journaux ou de blog, de conversations sur des forums ou de conférenciers critiquer les démarches prédictives et annoncer les démarches agiles comme l’ultime solution pour mener à bien des projets.

Comme j’ai essayé de vous le démontrer avec mes exemples (titaniqueste?), aucune solution n’est meilleure ou opposable à l’autre.

On se dirige vers l’une ou l’autre en fonction du contexte, de l’environnement, de l’organisation, de la stratégie d’entreprise…

Et en fonction des projets et dans de plus en plus de projets, le recours aux deux démarches sera nécessaire.

Il est ridicule et dangereux de vouloir balayer les méthodes prédictives sous couvert de monde en perpétuel mouvement, de marché versatile ou que sais-je encore.
Les entreprises ne sont pas seulement menées au gré du vent avec un cap fixé par ce dernier.

Le dernier argument qu’opposent les monomaniaques de l’agile est la dimension RH des projets.
Là aussi il y a beaucoup à dire.
Je prépare un petit florilège pour un prochain article.

Car en projet (méthodologies prédictive et agile) ; ce n’est pas l’une ou l’autre, ce n’est pas l’une contre l’autre mais bien l’une ET l’autre.